La manière de faire votre shampooing n’est pas anodine et détermine en partie l’écosystème de vos cheveux. Voici 10 questions-réponses pour chasser vos idées reçues et réussir votre shampooing.
Pour avoir les cheveux bien propres, deux lavages successifs sont recommandés.
Réponse : FAUX. Le second shampooing est superflu, surtout si l’on se lave les cheveux plus d’une fois par semaine. Cette seconde application, souvent recommandée sur le mode d’emploi et très en vogue chez les coiffeurs, ne fait que sensibiliser inutilement le cuir chevelu et rendre les cheveux plus électriques.
Voici la meilleure façon de procéder : mouillez vos cheveux, puis malaxez légèrement l’ensemble du cuir chevelu, sans appliquer de produit. Rincez-vous la tête, une première fois. Répartissez ensuite une petite quantité de shampooing sur votre cuir chevelu et malaxez vos cheveux en rajoutant, peu à peu, de l’eau. Si vos cheveux sont longs, il est inutile d’appliquer du produit sur les longueurs ou les pointes.
En revanche, un rinçage prolongé est nécessaire, même si vous vous lavez les cheveux tous les jours, même si vous êtes pressé. Or justement, ceux qui se lavent fréquemment les cheveux ont tendance (la routine aidant) à bâcler leur rinçage. Pourtant, sans rinçage à fond, les cheveux sont vulnérables à la pollution de l’air et ternissent très vite.
Les shampooings traitants dits anti-chute peuvent stopper une perte de cheveux.
Réponse : FAUX. C’est une duperie. Les shampooings lavent. Qu’ils le fassent en douceur, en l’occurrence, c’est tout ce qu’on leur demande. Soigner une chute de cheveux requiert des actifs spéciaux, avec une action sous-cutanée incompatible avec les produits lavants. Cela dit, même des laboratoires sérieux utilisent cette appellation. Mais, dans leur cas, c’est toujours pour compléter leur gamme de produits anti chute et ainsi s’assurer qu’un shampooing “x” ou “y” ne va pas venir atténuer les effets des dits produits.
Les shampooings traitants anti-pelliculaires sont aujourd’hui parfaitement efficaces.
Réponse : VRAI. La plupart sont efficaces, à condition de les choisir en fonction de la nature de vos pellicules. Mais ils sont à consommer avec modération. L’abus de ces shampooings risque d’avoir l’effet contraire à celui recherché : ils peuvent irriter la peau et dévitaliser les cheveux.
D’autre part, les shampooings anti-pelliculaires ne soignant que le symptôme, il est recommandé de rechercher l’origine du trouble, afin de l’enrayer de façon plus durable. En cas de doute sur cette origine, mieux vaut faire un diagnostic capillaire pour identifier le mal et le soigner ensuite en profondeur.
Se masser le cuir chevelu lors du shampooing rend la chevelure plus tonique.
Réponse : FAUX. Contrairement aux idées reçues, le massage du cuir chevelu, une fois le shampooing appliqué, n’est pas du tout conseillé : il risque de fragiliser l’épiderme ou d’entraîner un excès de sébum, en excitant la glande sébacée. Mieux vaut alors malaxer en douceur ses cheveux avec le shampooing et ne pas se frotter vigoureusement la tête.
Par contre, se masser le cuir chevelu, avant le shampooing, est excellent pour stimuler son irrigation et rendre les cheveux plus toniques.
Les meilleurs shampooings ne sont pas forcément ceux qui moussent le plus.
Réponse : VRAI. En règle générale, plus les shampooings sont doux, moins ils moussent et moins ils risquent de rendre les cheveux fourchus et cassants. Ce qui ne signifie pas qu’ils ne lavent pas : la mousse est un gage d’agressivité plutôt que de propreté.
Se laver trop souvent les cheveux les fait graisser ou tomber davantage.
Réponse : FAUX. Les bons shampooings sont aujourd’hui suffisamment sophistiqués pour permettre des lavages fréquents, même quotidiens si l’on en éprouve le besoin. Les cheveux ne graisseront ou ne tomberont pas plus pour autant. La séborrhée ou une perte de cheveux n’ont jamais pour origine un shampooing ! Néanmoins, n’utilisez que des shampooings ultra-doux (avec pH neutre à 7, c’est à dire ni acide ni alcalin), sans silicones, et ne lésinez pas sur le prix : ce n’est pas le nombre de lavages par semaine qui compte mais la qualité et la douceur du produit. Cf. Composants des produits Clauderer
Malgré ces précautions, si les cheveux tombent trop lors du shampooing, il ne faut pas incriminer ce dernier et rechercher la véritable origine du trouble. Cf. Diagnostic Clauderer des cheveux avec analyse de leurs racines et de leur kératine.
Se laver les cheveux avec un (ou deux) jaune(s) d’œuf rend les cheveux propres.
Réponse : VRAI. Pour les adeptes du “fait maison”. La lécithine, corps gras dont le jaune d’œuf est composé, capte et retient les poussières et les impuretés laissées par les produits cosmétiques ou les agents polluants. C’est une bonne alternative aux shampooings vendus dans le commerce.
Les shampooings pour bébés sont très doux et bien adaptés aux cheveux des adultes.
Réponse : FAUX. L’indication “pour bébés” ne signifie pas “ultra-doux” mais peu irritant et qui ne pique pas les yeux. Ces shampooings contiennent souvent des surgraissants, utiles aux cheveux des enfants, mais qui rendent plus mous ceux des adultes.
Un dernier rinçage à l’eau froide rend les cheveux brillants.
Réponse : VRAI. L’eau froide referme les écailles présentes sur la surface extérieure du cheveu. Ces écailles auront été ouvertes par l’eau chaude du shampooing. Ce dernier rinçage lisse donc la kératine, ce qui permet à la chevelure de mieux refléter la lumière et lui confère un effet de brillance. Et si votre cuir chevelu a tendance à graisser, l‘eau froide évite la dilatation des glandes sébacées et modère la production du sébum.
Un peu de vinaigre au dernier rinçage renforce la brillance des cheveux.
Réponse : VRAI. Le vinaigre aide à lisser la kératine des cheveux. Le jus de citron a le même effet, l’odeur en moins. Mais le vinaigre aide également à dissoudre le calcaire de l’eau, c’est un produit “deux en un”.
Question bonus : Le shampoing peut lutter contre la chute des cheveux
La promesse est tentante, mais elle s’avère malheureusement impossible : un shampooing n’a pas d’impact sur la perte des cheveux, il ne peut ni la stopper, ni la ralentir. Ni la provoquer d’ailleurs, contrairement à une idée reçue. Les shampooings lavent les cheveux en surface, ils les purifient des poussières, de la transpiration et du sébum qui s’y sont accumulés. C’est le domaine de l’hygiène. Suivant la nature des cheveux, ils seront hydratants ou anti-séborrhéiques, anti-pelliculaires, volumateurs, etc. Leur rôle est de nettoyer le cuir chevelu, de rendre la chevelure propre et brillante, sans décaper l’épiderme ni la kératine des cheveux.
Pour prolonger la vie d’un cheveu, le problème est tout autre : il faut atteindre sa racine, située dans le follicule pileux, à 4 mm sous le cuir chevelu. Autrement dit, il faut passer la barrière cutanée de la peau, c’est le domaine du traitement. Les substances requises – huiles essentielles, vitamines, minéraux – doivent être infiniment plus puissantes et concentrées que celles que l’on retrouve diluées dans les ingrédients lavants d’un shampooing. Elles nécessitent également une technique de massages et un temps de pause plus long, pour pénétrer en profondeur dans le derme.
En fait, à lire de près les instructions sur les flacons revendiquant l’appellation “shampooing anti chute”, on note des mots clés tels que “complément, relais, appoint… de votre traitement anti-chute “ Une autre preuve, s’il en fallait, que leurs fabricants eux-mêmes ne considèrent pas ces shampooings comme de véritables produits traitants, mais plutôt comme des annexes venant compléter leurs traitements.