Envie de changer de tête, d’exprimer sa personnalité, désir de cacher ses (premiers) cheveux blancs : quelle que soit la raison, recourir à la coloration des cheveux fait partie des manipulations cosmétiques faciles et abordables qui modifient rapidement notre apparence.
La coloration chimique des cheveux telle que nous la connaissons remonte au début du XXème siècle. Depuis, les formulations ont évolué pour répondre aux attentes des consommateurs d’une part et aux exigences règlementaires d’autre part.
Aujourd’hui, se colorer les cheveux est une pratique courante aussi bien en salon qu’à la maison, toutes générations confondues. Les hommes s’y mettent de plus en plus. Coloration permanente, semi-permanente, temporaire ou mèches, on peut tout faire et choisir les couleurs les plus originales ou bien préférer le naturel du ton sur ton.
Trouver sa couleur
Néanmoins, pratique courante ne veut pas dire pratique sans danger pour les cheveux et le cuir chevelu. Faisons le point sur les risques possibles quand on se colore les cheveux.
Coloration capillaire chimique vs. coloration capillaire végétale
Avant d’aborder la composition de ces 2 procédés, il faut d’abord comprendre que chaque technique agit différemment sur le cheveu et c’est véritablement le point essentiel.
La coloration chimique ou synthétique résulte d’un procédé oxydatif qui va ouvrir les écailles du cheveu (la cuticule) pour faire pénétrer les pigments (la couleur) au coeur de la fibre.
Les colorations capillaires végétales, elles, agissent différemment puisque la préparation (eau + plantes en poudre) enrobe la fibre capillaire, se fixe sur le cheveu et le gaine.
On comprend dès lors que l’impact sur la santé du cheveu sera différent selon la technique de coloration choisie.
Et la décoloration : quelles conséquences pour les cheveux ?
Si l’on veut passer d’une couleur foncée (naturelle ou non) à une couleur nettement plus claire, l’étape de la décoloration chimique se révèle indispensable. Comme pour la coloration chimique, on ouvre les écailles du cheveu. L’objectif est de détruire totalement la pigmentation du cheveu pour le re-colorer ensuite. Ammoniaque et péroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) composent cette préparation aux résultats irréversibles : le cheveu devient transparent. Fonction de la couleur de départ, le temps de pause et la concentration diffèrent mais le résultat est identique : la kératine est irrémédiablement endommagée.
Décolorer ses cheveux : un processus irréversible
Les couleurs chimiques font-elles tomber les cheveux ?
La seule lecture des ingrédients qui composent les couleurs chimiques pourrait suffire à faire tomber nos cheveux d’effroi ! lI ne faut pas pour autant tomber dans la paranoïa : certains ingrédients sont certes controversés mais les obligations réglementaires sont strictes et protègent le consommateur et leurs mèches ! De plus, la demande croissante de produits moins nocifs, plus naturels – en cosmétique comme ailleurs – incite les marques à innover pour offrir à leurs clients des produits sûrs et aussi peu agressifs que possible. La tendance est d’allier couleur et soin, on ne se teint plus seulement les cheveux pour masquer mais pour s’affirmer et embellir sa chevelure.
De la couleur pour exprimer sa personnalité
Les principaux agents chimiques utilisés pour les colorations des cheveux sont les suivants :
- ammoniaque : associé à l’eau oxygénée, il ouvre les écailles du cheveu pour en modifier sa structure même. Extrêmement corrosif non seulement pour la fibre capillaire mais aussi la peau, les yeux et – en cas d’inhalation – les poumons
- péroxyde d’hydrogène; à très forte concentration, le produit est corrosif, nocif pour la peau (cuir chevelu) les yeux et les voies respiratoires
- résorcinol : considéré comme un perturbateur endocrinien, son rôle est d’apporter sa nouvelle pigmentation au cheveu
- Paraphénylènediamine (PPD) : favorise la bonne tenue de la couleur. Peut traverser la barrière cutanée et serait susceptible de favoriser l’émergence de certains cancers en cas d’utilisation fréquente et régulière
- parabènes : reconnus comme perturbateurs endocriniens, plusieurs d’entre eux sont totalement interdits.
- toluène : solvant particulièrement irritant pouvant provoquer des allergies
Tous ces produits chimiques sont dangereux à haute dose et à forte concentration. Ils ne sont pas utilisés purs dans les produits de coloration capillaire que ce soit chez votre coiffeur ou dans les produits disponibles en grande surface. Il est toutefois recommandé de faire un test de sensibilité préalable.
Les dangers de la couleur chimique pour les cheveux et le cuir chevelu
CASSE
- plutôt qu’une chute de cheveux massive, on va surtout constater de la casse (des morceaux de cheveux) car la fibre capillaire est endommagée au coeur, la kératine est éclatée. Le cheveu est fragilisé, notamment aux pointes surtout en cas d’applications fréquentes et répétées. C’est pourquoi on recommande de ne pas allonger systématiquement la couleur mais de faire seulement des retouches aux racines sur les premiers cms de repousse. Dans la mesure du possible, on essaie d’espacer les couleurs (maximum 1 fois par mois).
- On observe aussi que le cheveu coloré chimiquement s’affine, on perd donc instantanément en densité capillaire. Plus fin signifie plus fragile, prompt à se casser lors du brossage par exemple.
DESHYDRATATION – SENSIBILITÉ
Sensible aux agressions extérieures une fois les écailles ouvertes, le cheveu se fragilise, devient plus sec.
REACTIONS ALLERGIQUES
- le cuir chevelu est une zone hyper-sensible car très vascularisée (de nombreux vaisseaux sanguins parcourent sa surface) et, à ce titre, les réactions allergiques sont fréquentes : éruptions cutanées, rougeurs, irritations et démangeaisons, voire brûlures du cuir chevelu pouvant provoquer une alopécie cicatricielle
- Les vapeurs émanant de ces produits peuvent provoquer des troubles respiratoires. On pense aux coiffeurs qui sont en contact direct et répété avec ces produits chimiques.
PRINCIPE DE PRECAUTION
- Evidemment, pas de coloration chimique pendant la grossesse
Couleurs végétales : sont-elles vraiment inoffensives pour nos cheveux ?
Même en étant accro au naturel, tout le monde n’est pas prêt à arborer fièrement ses mèches grisonnantes. Dans ce cas, pourquoi ne pas se tourner vers les colorations végétales ?
En théorie, une coloration végétale c’est de l’eau et des plantes tinctoriales mais attention : certaines préparations contiennent des conservateurs ou des fixateurs pas toujours inoffensifs.
Grâce aux plantes, des cheveux sains aux reflets naturels
Néanmoins, on peut dire que la coloration végétale de par son procédé, est infiniment plus douce et même bénéfique pour le cheveu. En effet, au lieu de détruire la kératine, la préparation enrobe chaque cheveu et le protège naturellement, c’est un véritable soin. Certaines plantes peuvent cependant causer des allergies cutanées.
Le résultat final peut décevoir car il dépend de la nature du cheveu et de son pH. Certains mélanges peuvent assécher le cheveu et il faut absolument « penser soins » après une couleur végétale. Autre inconvénient : le temps de pause peut aller jusqu’à plusieurs heures. Enfin, même si la gamme de couleurs est désormais vaste, on reste plutôt sur des tons proches des couleurs naturelles du cheveu : pas de couleur audacieuse ou de blond platine.
Et le henné ? a priori le henné a tout bon. C’est un véritable soin de beauté apprécié depuis des millénaires. Anti-fongique, il purifie le cuir chevelu, il embellit, renforce et protège le cheveu.
Tous les hennés ne se valent pas
On distingue le henné neutre qui ne colore pas : Cassia obovata, et le henné naturel au pouvoir colorant : Lawsonia inermis. Des additifs, métaux lourds et autres conservateurs peuvent être ajoutés aux poudres capillaires. Très nocifs pour la santé, certains ingrédients peuvent provoquer des allergies graves. Effet indésirable majeur et souvent sous-estimé : à long terme, le henné finit par rigidifier la fibre capillaire, la rendant cassante et réfractaire à tout soin nourrissant.
L’importance de prendre soin de ses cheveux colorés
Cheveux qui cassent, perte de masse capillaire, kératine abimée, longueurs trop sèches et dévitalisées, pointes fourchues, sans parler d’un cuir chevelu sensibilisé, … bref, les conséquences de la coloration, qu’elle soit d’origine chimique ou végétale, ne sont pas anodines pour les cheveux et le cuir chevelu. Les risques sont certes plus importants avec les formulations chimiques mais dans tous les cas une règle d’or s’impose : le soin à tout prix ! En intégrant masques réparateurs et crèmes nutritives à votre routine capillaire, c’est la garantie d’une couleur vibrante, de cheveux sains, souples et brillants pour longtemps.
Jean-François Cabos est le créateur d’une méthode unique de soin du cheveu élaborée à l’issue des recherches qu’il a coordonnées et qui ont donné lieu à la publication du livre Cheveux, Racines de Vie avec Hélène Clauderer aux éditions Robert Laffont (Collection “Réponses/ Santé”).
