La pelade est une maladie dermatologique qui se caractérise par l’absence de cheveux sur des zones circulaires ou ovales, sans cause cicatricielle. La pelade peut affecter le cuir chevelu bien sûr, mais aussi les sourcils, les cils ou tout autre endroit du corps où il y a des poils. Chez l’adulte les zones de pelade peuvent aussi être observées dans la barbe ou dans la région pubienne. Le nombre et la taille de ces zones de pelade varient considérablement d’un individu à l’autre et peuvent aller jusqu’à la perte complète des cheveux et des poils sur le corps entier. Dans ce cas, on parle de « pelade universelle ».
Quelles sont les causes de la pelade ?
Malgré de nombreuses recherches, l’étiologie de la pelade (l’étiologie est la recherche des causes en langage médical) n’est pas connue avec certitude, loin de là.
La recherche médicale privilégie toutefois trois familles de causes possibles. Elle suggère que la pelade pourrait être déclenchée par des facteurs génétiques, des facteurs immunologiques ou encore des facteurs environnementaux.
- Facteurs génétiques
La plupart des cas de pelade sont sporadiques, ils apparaissent et disparaissent puis peuvent réapparaitre sans que l’on sache exactement pourquoi.
Certaines études ont tenté d’établir une corrélation entre l’apparition de la maladie et le patrimoine génétique familial du patient, études notamment menées chez les jumeaux monozygotes.
Ces études laisseraient à penser qu’il pourrait exister une faible corrélation entre pelade et facteurs génétiques : la prévalence de la pelade semble légèrement supérieure entre membres d’une même famille, sans pour autant que le ou les gènes responsables aient été aujourd’hui identifiés.
- Facteurs immunologiques
D’autres recherches ont tenté d’établir un lien entre la pelade et d’autres maladies auto-immunes. Par exemple, il a été découvert qu’un patient atteint de pelade était deux fois plus exposé au développement d’un vitiligo qu’un autre patient. En outre, les personnes atteintes d’un vitiligo ont quant à elles 4 fois plus de risques qu’une autre personne de développer une pelade.
Des analyses ont été conduites associant pelade avec d’autres maladies auto-immunes comme le diabète sucré de type 1, la polyarthrite rhumatoïde ou encore les maladies thyroïdiennes. Mais aussi l’asthme, le psoriasis ou la dermite atopique.
L’hypothèse actuelle est que ces maladies auto-immunes génèrent la production d’anticorps qui affectent la structure des follicules pileux en phase anagène. Ces anticorps (au premier rang desquels les lymphocytes T, mais aussi les cellules tueuses naturelles comme les macrophages, les cytokines ou les cellules de Langerhans), provoqueraient l’apparition d’un phénomène inflammatoire autour des follicules pileux, puis une altération du cycle de vie du cheveu et, enfin, une altération complète de la croissance du cheveu (apoptose des cellules, c’est à dire leur mort programmée).
Notons bien qu’à ce stade, ces hypothèses demandent à être confirmées par des études supplémentaires tant les liens entre pelade et maladies auto-immunes restent statistiquement ténus. - Facteurs environnementaux
La sagesse populaire attribue l’apparition d’une pelade à la survenue d’un stress important.
La cause de la pelade serait-elle d’ordre émotionnel ?
Les études semblent confirmer cela dans la mesure où une personne sur quatre souffrant de pelade indique avoir traversé un évènement traumatique ou un stress important juste avant l’apparition de la maladie.
Le stress semble donc être la cause la plus fréquente de l’apparition d’une pelade, sans pour autant que le lien de cause à effet ne soit à ce jour élucidé.
Pour mémoire, d’autres déclencheurs possibles ont été étudiés comme les maladies infectieuses ou l’alimentation car ces facteurs peuvent aussi être associés à un processus de dérégulation du système immunitaire. Aujourd’hui, aucun de ces facteurs extérieurs n’est considéré comme une piste sérieuse dans l’apparition d’une pelade.
Qui est touché par la pelade ?
Diverses études ont établi que la pelade affecte entre 1% et 2% de la population, sans réelle distinction entre les sexes bien que soit rapportée une très légère prédominance chez les femmes.
Il est en outre établi que la pelade peut toucher tous les groupes d’âge ou presque, avec le plus grand nombre d’individus concernés dans la tranche d’âge comprise entre 10 ans et 25 ans et au contraire très peu de cas rapportés après 60 ans.
Est-ce que la dépression fait perdre les cheveux ?
En tout premier lieu, il n’est pas toujours évident de reconnaître une dépression, laquelle peut se manifester par différents symptômes, mentaux ou physiques, et chacun à différents niveaux de gravité.
Généralement, la dépression s’accompagne de sentiments de tristesse et de vide. Très souvent, la personne souffrant de dépression perd tout intérêt pour les activités qu’elle affectionnait auparavant et glisse vers une perception de plus en plus négative d’elle-même, jusqu’à parfois l’apparition d’un profond sentiment d’inutilité, voire de culpabilité.
Sur le plan physique, la dépression s’accompagne de difficultés pour se concentrer et pour bien dormir, d’où les problèmes connexes de fatigue chronique et de perte de mémoire. La dépression peut aussi s’accompagner de la perte d’appétit, de la perte ou de la prise de poids et de l’apparition de douleurs souvent inexpliquées telles les maux de tête.
La dépression peut-elle causer la perte de cheveux ?
Il est désormais avéré que les personnes souffrant de dépression sont plus susceptibles que les autres de souffrir de diabète, de maladies cardiovasculaires et même de la maladie d’Alzheimer.
S’agissant de la chute de cheveux, le lien direct n’est pas établi par des études scientifiques sérieuses.
Chez Clauderer, notre expérience ne nous permet pas non plus de dire : « oui, la perte de cheveux est une conséquence directe de la dépression ».
En revanche, l’expérience que nous pouvons partager avec certitude est qu’indirectement la dépression, quand elle se prolonge, peut conduire à une perte de cheveu tout simplement par le stress élevé induit qu’elle génère chez la personne qui en souffre.
Or, oui, un fort niveau de stress peut, c’est certain, provoquer une perte de cheveux.
Selon notre expérience au Centre Clauderer, ces pertes de cheveux provoquées par un haut niveau de stress, conséquence d’une dépression, peuvent prendre plusieurs formes :
L’effluvium télogène :
C’est le plus fréquemment observé chez nous. Concrètement, la perte de cheveux s’observe sur la totalité de crâne, un peu comme si le corps plaçait les cheveux dans une période de repos. Les cheveux poussent plus lentement. Ils tombent prématurément lorsqu’on les coiffe ou quand on les lave.
La trichotillomanie :
La dépression peut s’accompagner de sentiments de frustration ou d’anxiété qui ne trouvent pas d’exutoire. Les personnes souffrant de dépression peuvent développer une trichotillomanie (assez rare toutefois) qui est une envie compulsive de s’arracher les poils de tout le corps.
Enfin, la pelade autrement appelée « Alopecia Areata » :
Le stress sévère est l’une des nombreuses causes potentielles de l’alopécia areata, un état dans lequel le système immunitaire du corps semble attaquer les follicules pileux, induisant la perte de cheveux sur des zones très ciblées. C’est un constat. Constat dont les mécanismes sont aujourd’hui inexpliqués.
Enfin, rappelons que beaucoup de médicaments prescrits pour lutter contre la dépression présentent comme effet secondaire indésirable la perte de cheveux. Aucun toutefois ne mentionne l’apparition de pelades.
Comment arrêter la pelade
Il n’existe pas aujourd’hui de traitement totalement reconnu et universel pour la pelade.
Des médecins japonais explorent deux familles de pistes : le traitement par une immunothérapie topique et le traitement par des corticostéroïdes.
Il est important de souligner que les patients sous traitement avec ces médicaments doivent être constamment suivis cliniquement en raison des effets indésirables très fréquents qu’ils peuvent provoquer. Citons les plus fréquents comme la prise de poids, l’hypertension artérielle, le diabète, les troubles du sommeil, ou encore l’apparition d’allergies.
Chez les enfants, les options de traitement sont encore plus limitées compte tenu des effets indésirables potentiellement graves induits par le traitement. Pourquoi prendre un risque thérapeutique chez l’enfant quand la plupart des pelades observées chez eux disparaissent spontanément ?