Les étapes-clés de la vie d’une femme sont bien souvent dépendantes du rôle joué par les hormones : puberté, cycle menstruel, ménopause et, bien sûr, grossesse.
La grossesse est une période d’intenses et brusques bouleversements physiologiques directement liés aux importantes fluctuations hormonales qui l’accompagnent. Dès la conception, le taux d’hormones féminines s’élève très fortement, se maintient à un très haut niveau pendant la grossesse puis connait une chute aussi brutale juste après l’accouchement. L’organisme est soumis à rude épreuve ! Pas étonnant que les cheveux, eux aussi sous dépendance hormonale, soient affectés.
Pour comprendre ce qui se passe et vous aider à bien vivre les différents cycles que vont traverser vos cheveux lors de la grossesse puis après l’accouchement et, le cas échéant, à la fin de l’allaitement, les Spécialistes Clauderer vous expliquent comment stabiliser une chute du post-partum qui se prolonge et vous prodiguent leurs conseils d’experts pour retrouver le volume capillaire que vous aviez avant votre maternité.
Alopécie post-partum : ce qu’il faut retenir
- La chevelure peut se modifier avec une maternité.
- Pendant la grossesse, les cheveux sont au meilleur de leur forme. Après l’accouchement, ils tombent trop.
- Une chute des cheveux après accouchement est classique et concerne plus de la moitié des femmes.
- Normalement, cette chute est réversible et tout rentre dans l’ordre après quelques mois. Normalement, mais pas toujours…
Cheveux et grossesse : que se passe-t-il ?
Pendant leur grossesse, les femmes qui ont tendance à perdre leurs cheveux ne les perdent généralement plus, ou beaucoup moins, comme par magie. D’autres, dont les cheveux sont trop gras par nature ou qui souffrent d’états pelliculaires chroniques, voient souvent s’atténuer ou même disparaître ces petits malheurs capillaires. Pour la plupart, la chevelure a plus de vigueur de volume et d’éclat. On la dirait dopée.
En bref, les cheveux vont connaître un « état de grâce » pendant toute la durée de la grossesse. Non seulement les cheveux ne tombent presque plus mais ils sont aussi plus forts, plus brillants, éclatants de santé. La grande majorité des femmes reconnaissent n’avoir jamais eu d’aussi beaux cheveux que pendant leur grossesse.
2 raisons pour expliquer une meilleure densité capillaire pendant la grossesse : d’abord la montée en puissance des œstrogènes et ensuite le volume sanguin qui augmente de manière exponentielle jusqu’au terme de la grossesse. Pour répondre aux besoins liés à la croissance du foetus, le coeur a besoin d’énergie supplémentaire, il va donc « pomper » davantage et plus vite, ce qui a pour conséquence d’augmenter le volume sanguin total de près de 50 % à la fin du 9ème mois de grossesse. Qui dit flux sanguin amélioré dit oxygène bien et mieux transporté et ce partout dans l’organisme. Si le foetus, le coeur et le cerveau sont naturellement privilégiés, les autres organes vont aussi en bénéficier. C’est ainsi que flux sanguin va transporter jusqu’au follicule pileux les nutriments essentiels à la vitalité des cheveux. Bien nourris, bien oxygénés, les follicules pileux vont donc produire de « super-cheveux » pendant 9 mois.
Et après ? Le taux d’hormones féminines va chuter immédiatement après l’accouchement mais le volume sanguin va, lui, diminuer plus progressivement et il retrouvera son niveau antérieur en quelques semaines.
Ces perturbations physiologiques expliquent, comme on va le voir maintenant, pourquoi de nombreuses femmes vont connaître une énorme perte de cheveux après la grossesse.
Certaines femmes souffrant d’une alopécie androgénétique abandonnent même pour un temps leur traitement anti-chute cheveu. Ce n’est pas forcément une bonne idée !
Pourquoi les cheveux tombent après un accouchement ?
La magie ne dure malheureusement qu’un temps et les problèmes apparaissent deux à trois mois après l’accouchement ou après le sevrage (en cas d’allaitement).
Il serait en fait plus juste de se demander pourquoi les cheveux tombent beaucoup plus après l’accouchement ?
L’explication peut se faire en 2 temps :
- Dès le tout début de la grossesse, l’organisme de la femme subit un intense bouleversement hormonal. Les hormones féminines oestrogènes, progestérone et gonadotrophine chorionique (ou HCG : c’est la mesure du taux de cette hormone présente dans l’urine ou le sang qui vous révélera dès les tout premiers jours si vous êtes enceinte ou pas) voient leur taux augmenter considérablement pendant toute la durée de la grossesse. Comme la vie de nos cheveux est hormono-dépendante et que ce sont les androgènes (les hormones mâles) qui jouent un rôle potentiellement néfaste pour la bonne santé des cheveux, on comprend aisément que les cheveux s’arrêtent de tomber en sur nombre pendant la période de grossesse. En fait, la majorité des cheveux qui devaient tomber demeurent en phase télogène (phase de repos) pendant cette période. En d’autres termes, une augmentation massive des hormones œstrogènes stimule la vitalité des cheveux et prolonge artificiellement leur durée de vie. C’est ce qui explique l’impression de densité capillaire plus importante pendant la grossesse, la majorité des femmes observant que leurs cheveux sont nettement plus beaux pendant la grossesse.
- Dans les 24 heures suivant l’accouchement, l’organisme subit un nouveau choc hormonal, avec une diminution brusque du taux d’oestrogène. Par conséquent, les hormones mâles retrouvent leur niveau d’activité – et leur éventuel pouvoir de nuisance sur le cheveu. On constate alors une chute hormonale brutale et très rapide avec pour conséquence une grosse perte de masse capillaire dans les premiers mois suivant l’accouchement. Cette énorme perte de cheveux après grossesse est dite « perte de cheveux post-partum », « alopécie post-partum » ou encore « effluvium télogène aigu ». C’est un phénomène bien connu et qui ne doit pas inquiéter outre mesure. Les cheveux qui étaient en phase de repos pendant 9 mois environ vont enfin se mettre à tomber. On a dès lors l’impression de perdre ses cheveux brutalement et en masse. De jeunes mamans racontent des chutes de cheveux « par poignées », pouvant provoquer une sensation de panique et d’incompréhension, surtout si personne (entourage, sage-femme) ne leur a rien dit auparavant pour calmer leur anxiété. Ce type de chute de cheveux se caractérise par une chute de cheveux diffuse (effluvium télogène) plutôt que d’affecter des zones précises du cuir chevelu comme c’est souvent le cas pour une alopécie androgénétique féminine. La chute dite du post-partum est donc due au bouleversement qui s’opère dans l’organisme d’une femme enceinte. Après l’accouchement au contraire, la disparition soudaine de ce surdosage hormonal entraîne la perte simultanée de tous les cheveux dont la chute aurait dû s’étaler sur 9 mois. Dans les formes les plus sévères, on peut ainsi perdre en quelques semaines jusqu’à 20 ou 30 % de sa chevelure.
Normalement, cette chute de cheveux après grossesse intervient ainsi dès les premières semaines suivant l’accouchement pour atteindre un pic environ 4 mois après (cf fonctionnement du follicule pileux). Il faut compter plusieurs mois après l‘accouchement – 6 mois en moyenne mais cela peut aller jusqu’à 1 an – pour que cette chute de cheveux post-partum se calme et, finalement, s’arrête d’elle-même.
Si l’on ajoute à ce phénomène post-partum,
- les effets de la fatigue physique liée à l’accouchement lui-même et le retour à la maison : que ce soit le 1er bébé ou pas dans notre foyer, il y a tant à faire et le manque de sommeil n’est jamais loin !
- le stress de jeune parent et les obligations professionnelles qui reviennent parfois (trop) vite,
- la possibilité d’une carence en fer (anémie) fréquente après l’accouchement. Pour le vérifier, vous pouvez vous faire prescrire une analyse de sang pour vérifier votre réserve ferrique. Beaucoup de femmes ont une réserve en dessous du taux normal, après un accouchement. Or, une carence en fer peut constituer un facteur aggravant de la chute de leurs cheveux.
il est facile de comprendre pourquoi les cheveux ne sont pas au meilleur de leur forme. De quoi contribuer au baby-blues !
A noter : si l’on allaite, l’hormone responsable de la lactation, la prolactine, va continuer à oeuvrer après l’accouchement et protéger de la chute post-partum. La chute de cheveux post-partum peut alors s’en trouver décalée et intervenir après la période d’allaitement.
A noter : Le même phénomène de chute de cheveux de type effluvium télogène est parfois observé, bien qu’à un moindre degré, après un avortement ou une fausse-couche ou encore à l’arrêt d’une pilule contraceptive fortement dosée en œstrogènes. Il peut également ne pas apparaître à la première grossesse, mais à la deuxième ou troisième.
Est-ce que les cheveux repoussent après un accouchement ?
On l’a vu, la grossesse constitue un violent bouleversement hormonal et, si les hormones féminines protègent la femme pendant cette période, ce rôle protecteur disparait pratiquement du jour au lendemain dès l’accouchement.
Il n’y a pas de durée normale ou standard pour une chute de cheveux post-partum car de nombreux facteurs entrent en ligne de compte mais l’on peut dire que – normalement – une chute de cheveux post-partum débute quelques semaines après l’accouchement, atteint son plus haut 3 à 4 mois après et dure environ 6 mois. Si l’on allaite, la chute de cheveux peut se trouver décalée d’autant.
Heureusement, il ne faut pas forcément trop s’inquiéter en cas de forte chute de cheveux après un accouchement car la nature reprendra progressivement ses droits et, passés quelques mois, vos cheveux retrouveront la densité et le cycle de vie qu’ils avaient avant la grossesse. Il n’y aura rien à faire de spécial, vos cheveux vont repousser normalement une fois que l’organisme aura retrouvé son équilibre. Si la chute de cheveux ne dure que quelques semaines, votre chute de cheveux sera vraisemblablement sans conséquence. Elle va régresser spontanément peu à peu et la repousse des nouveaux cheveux sera visible dans les 4, 5 mois suivant la chute. Au bout de 6 à 8 mois, tout sera revenu dans l’ordre.
Enfin, n’oublions pas que la chute de cheveux après l’accouchement n’est pas non plus systématique : certaines femmes sont épargnées et ne connaissent aucune perte de cheveux significative à ce moment-là de leur existence.
Stress et perte de cheveux : Ironie de la nature, la chute survient pour certaines en plein baby blues au moment où le changement de vie qu’apporte une naissance est vécu comme stressant par la plupart des mères. En plus, pour celles qui reprennent le travail, c’est souvent l’époque où elles doivent se séparer de leur bébé pendant la journée et retrouver leur vie active. Le stress provoque alors une sécrétion accrue d’androgènes et peut augmenter le dérèglement des cycles capillaires.En cas de stress, vous pourrez ajouter une cure de magnésium (c’est un régulateur naturel de l’excitabilité nerveuse, un excellent anti-stress).
La maternité comme facteur déclencheur : la maternité peut aussi agir comme facteur déclencheur d’une alopécie. Certaines femmes observent en effet que leur chevelure a changé depuis qu’elles ont eu des enfants. Avant, ces mêmes femmes n’avaient jamais remarqué de problème au niveau du renouvellement de leurs cheveux. Et c’est bien à l’occasion d’une maternité que les ennuis ont commencé. Leur chevelure s’est appauvrie progressivement, elle est devenue moins fournie, plus fine, plus difficile à coiffer. Conséquence : si vous ne traitez pas votre chevelure à chaque maternité, celle-ci risque de se dégrader de grossesse en grossesse et de perdre beaucoup de densité par rapport à son volume initial.
Quelle cure pour cheveux après une grossesse ?
On ne peut pas éviter une alopécie post-partum mais pour aider vos cheveux à repousser plus vite après l’accouchement, vous pouvez stimuler leur repousse en faisant une cure de compléments alimentaires justement dosés en vitamines, oligo-éléments et acides aminés. La bonne combinaison : Fer, Zinc, levure de bière, vitamines du groupe B. Particulièrement bénéfique si votre accouchement coïncide avec une période de chute saisonnière en printemps ou en automne.
Pour lutter contre une trop forte chute de cheveux post-partum si vous êtes déjà un « sujet à risque « (fatigue, anémie, androgénie…) avant la grossesse, un apport vitaminique peut se révéler utile.
En parallèle, et c’est le bon sens, on mise sur une alimentation variée et équilibrée pour faire le plein de vitamines, de minéraux et oligo-éléments. C’est d’ailleurs dans l’alimentation que l’on trouvera un acide aminé soufré essentiel à la constitution des cellules et notamment de la kératine : puissant anti-oxydant, la méthionine est naturellement présente dans les produits d’origine animale (viande, oeufs, fromage) mais aussi dans les noix, le soja, … et est synthétisée grâce à une vitamine du groupe B, la vitamine B12.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin, gynécologue, … pour savoir ce qui est le plus adapté et éviter des contre-indications ou des surdosages, surtout si vous allaitez.
ATTENTION
- Si vos cheveux avaient déjà tendance à tomber anormalement avant la grossesse,
- Si vous notez un affinement de plus en plus marqué et une perte de densité capillaire,
- Si vous continuez à perdre beaucoup de cheveux plusieurs mois (7, 8 voire 12 mois) après l’accouchement,
- Si vous remarquez que certaines zones de votre cuir chevelu semblent plus clairsemées que d’autres (raie médiane et/ou côtés principalement)
alors il faut se dire que cette chute de cheveux après l’accouchement n’est pas si anodine qu’il y paraît. Il convient alors d’en rechercher les causes en réalisant un diagnostic capillaire approfondi. En effet, il est fréquent pour les Spécialistes capillaires du Centre Clauderer d’observer qu’une alopécie de type androgénétique se déclenche suite au bouleversement hormonal que constitue la grossesse.
Il n’est en effet pas rare que le puissant « yo-yo » hormonal accompagnant la grossesse puis l’accouchement vienne perturber durablement la vie de nos cheveux. Au Centre Clauderer, nous recevons de nombreuses jeunes mamans qui se plaignent et s’inquiètent de ne pas retrouver leurs « cheveux d’avant ». Elles décrivent des cheveux qui s’affinent, des cheveux plus difficile à coiffer ou encore des cheveux qui semblent pousser plus lentement.
En fait, le « yo-yo » hormonal aura développé la sensibilité de nos cheveux à l’activité néfaste des hormones mâles et provoqué l’apparition d’une alopécie de type androgénétique qui n’existait pas avant la grossesse. Bien protégés avant et pendant la grossesse par les hormones féminines, tout se passe comme si nos cheveux avaient perdu une partie plus ou moins importante de cette protection naturelle.
Nous l’avons vu, une chute de cheveux diffuse (effluvium télogène) est courante après l’accouchement. Elle peut être inquiétante car brutale et massive mais elle reste toutefois normale. Il convient toutefois de s’inquiéter quand cette chute de cheveux diffuse se transforme en chute de cheveux ou affinement des cheveux sur des zones précises: côtés et/ou sommet du crâne.
Cette mutation depuis une chute de cheveux diffuse affectant l’ensemble des zones de notre crâne vers un appauvrissement localisé de notre chevelure est le signe qu’il convient de surveiller attentivement. Il indique que d’une chute post partum naturelle et normale, nos cheveux sont désormais sujets à une alopécie de type androgénétique. Si la chute persiste au-delà de quelques semaines ou si la densité de votre chevelure avait déjà tendance à diminuer avant la grossesse, il ne faut pas prendre à la légère une chute du post-partum. Le symptôme de chute persistante semble en effet indiquer que votre cuir chevelu présente une réceptivité particulière aux hormones androgènes. Pendant votre grossesse, l’afflux de vos hormones féminines a pu neutraliser pour un temps l’influence négative de ces hormones mâles. Mais après l’accouchement ou après le sevrage si vous allaitez votre bébé, la qualité de vos cheveux peut s’en ressentir : selon toute vraisemblance, certains repousseront encore plus fins et plus fragiles. Il convient alors de réagir !
Pensez-y : en cas de reprise de la contraception, il faudra en parler à votre gynécologue afin qu’il vous prescrive un contraceptif “pro-cheveux”.