Faut-il avoir peur des cheveux blancs ?

Découvrir ses premiers cheveux blancs est généralement perçu comme le signe évident que l’on vieillit, tout comme le sont la chute de cheveux ou les cheveux clairsemés. Dans nos sociétés où l’on a tendance à stigmatiser « les vieux », les femmes et les hommes ne sont pas – là non plus – égaux. Les clichés misogynes ont la vie dure même si un nombre croissant de femmes décident d’assumer avec classe leurs cheveux gris ou blancs, préférant jouer la carte de l’authenticité (envers soi-même et les autres) plutôt que celle des apparences.

Pas toujours faciles à assumer, les cheveux blancs peuvent survenir très tôt dans la population masculine et féminine. En fonction de la rapidité avec laquelle le phénomène naturel de dépigmentation va progresser, la chevelure pourra devenir rapidement blanche en totalité ou bien rester au plus proche de sa couleur d’origine y compris à un âge avancé, voire très avancé. Des causes internes (génétique, hérédité familiale, ethnie d’origine) et externes (environnementales, mode de vie) participent à ce que l’on appelle la canitie ou blanchiment des cheveux et des poils.

Pourquoi a-t-on des cheveux blancs ?

Un cheveu blanc est un cheveu qui n’a plus de pigments. Il n’est pas mort pour autant, il va suivre la même évolution que les cheveux qui ont gardé leur couleur.  Le blanchiment progressif des cheveux est un phénomène naturel lié au vieillissement de l’organisme. Il n’y a pas de corrélation documentée entre blanchiment des cheveux et chute de cheveux. 

Avec l’âge, les mélanocytes – les cellules-souches responsables de la production des pigments colorés – situées dans le follicule pileux disparaissent. Le follicule pileux finit par produire des cheveux dépourvus de couleur. Chez certains, le phénomène peut apparaitre extrêmement tôt y compris dès 16-17 ans, et l’on parle de canitie précoce, alors que chez d’autres, il sera tellement lent et progressif que des cheveux colorés seront encore largement présents à 80 ou 85 ans. 

Deux facteurs principaux entrent en jeu dans le processus du blanchiment des cheveux : la génétique et le stress. 

Le gène responsable des cheveux blancs découvert ? c’est bien possible d’après une enquête scientifique à large échelle publiée il y a une petite dizaine d’années. D’après ces chercheurs, le gène IRF4 est aussi responsable de la couleur claire (blonde ou rousse) des chevelures, ce qui pourrait expliquer pourquoi les Européens au sens large (« caucasiens ») auraient non seulement des cheveux qui blanchissent relativement tôt mais aussi qu’une plus large proportion d’individus sont touchés par le phénomène.

Ces résultats laissent entendre que la recherche génétique pourrait un jour permettre d’inverser la tendance et contribuer à la re-pigmentation des cheveux.

Le facteur héréditaire intervient aussi à un niveau très simple : si vos parents ont beaucoup de cheveux blancs, alors il est fort possible que vous aussi !

Une étude américaine a démontré scientifiquement que le stress impactait négativement les cellules-souches responsables de la pigmentation du cheveu. Plus précisément, cette équipe de chercheurs a identifié un neurotransmetteur du système nerveux appelé noradrénaline produit par les glandes surrénales comme étant le déclencheur majeur de la disparition des mélanocytes et donc, de l’apparition des cheveux blancs et ce, même sur des sujets non stressés. 

En cas de stress, la décoloration est encore plus rapide et significative. Stress étudiés : douleur physique, stress psychologique ou émotionnel.

Or, puisque ce neurotransmetteur est identifié, qui dit que l’on ne pourrait pas travailler au retour des mélanocytes dans le follicule pileux, et donc à une re-pigmentation du cheveu ? Tous les espoirs sont permis !

Question : quid du stress intense qui aurait fait blanchir les cheveux de la reine Marie-Antoinette en 1 nuit avant son exécution ? si aucune preuve irréfutable ne peut être apportée, certains avancent une explication scientifique et rationnelle à cette canitie soudaine : on sait que la pelade est une maladie auto-immune provoquant la chute des cheveux en tout ou partie. Il est possible que la chevelure qui blanchirait brusquement soit une étape « intermédiaire » de cette maladie encore largement méconnue, même s’il est hautement improbable que cette dépigmentation soit apparue en quelques heures.

Des facteurs aggravants comme la baisse des défenses immunitaires, une carence en vitamines, une alimentation carencée et/ou déséquilibrée, vont, comme pour tout organisme vivant, avoir des conséquences sur la capacité du follicule pileux à produire de beaux cheveux, à la couleur préservée.

Les causes de l’apparition des cheveux blancs sont multiples et il ne faut pas négliger les facteurs environnementaux (pollution) et de santé capables de perturber la bonne pousse des cheveux. A cet égard, fumer accentuerait la probabilité d’avoir des cheveux gris car il y aurait un lien entre le fait que le tabac inhibe l’absorption de certaines vitamines, dont celles du groupe B qui sont indispensable à la bonne croissance du cheveu.

Cheveux gris : à quel âge ?  

Si l’on commence généralement à voir apparaître ses premiers cheveux blancs après la trentaine (un peu plus tard pour les populations asiatiques et plutôt après la quarantaine pour les populations africaines), il n’est pas rare de voir des jeunes dans la vingtaine arborer une chevelure poivre et sel. En effet, si vos parents ont eu des cheveux blancs avant 30 ans, il est probable que ce sera aussi votre cas.

Cheveux gris ou blancs : en prendre soin

Pour prendre soin de ses cheveux blancs, il est important de connaître leurs caractéristiques. 

Un cheveu blanc est un cheveu comme un autre : oui et non. 

Le cheveu, même dépourvu de pigments, suit un cycle de vie universel (cf cycle de vie du cheveu) et peut être affecté par les facteurs héréditaires et environnementaux « classiques ».

 En revanche, son aspect sera différent du cheveu pigmenté et des soins appropriés se révèlent indispensables pour le protéger et entretenir toute sa beauté naturelle.

Toutes les chevelures ne deviennent pas uniformément blanches, c’est justement l’une des difficultés pour garder la totalité de la chevelure en bonne santé, avec un aspect soyeux, tonique et lumineux. 

Surtout, ce n’est pas la pince à épiler qui va résoudre le problème puisque la chevelure va inéluctablement passer au gris foncé, puis au gris clair et peut-être au blanc intégral. Impossible de suivre le rythme, surtout qu’arracher un à un ses cheveux ne produit qu’un effet dévastateur sur leur cycle de vie en puisant prématurément dans son capital cheveux. 

On observe généralement que la chevelure change de texture lorsqu’une majorité de cheveux blanchit : avec le temps, le renouvellement cellulaire ralentit, le sébum naturellement produit par les glandes sébacées se raréfie et les cheveux deviennent plus secs. En parallèle, les pigments qui offraient leur protection à la cuticule disparaissent et le cheveu se retrouve à la merci des éléments extérieurs : pollution, poussière, chaleur des outils coiffants, … Plus fragile, plus terne puisque ses écailles ne sont plus lissées par le sébum, le cheveu devient aussi plus rêche. Il peut aussi devenir soit plus épais, soit plus fin, se mettre à frisotter et devenir cassant.

Dans ce cas, une seule règle s’impose : adapter sa routine capillaire !

Brossage doux, soin déjaunissant à intervalles réguliers, masque capillaire nourrissant hebdomadaire pour conserver une bonne hydratation de la fibre capillaire.

Ce n’est pas parce que les cheveux sont blancs qu’il faut les laisser en jachère – On peut les laisser longs mais, comme toujours, il faudra les entretenir avec soin pour éviter un aspect négligé redoutable. Si vous êtes déjà un(e) adepte des soins capillaires, ne relâchez pas votre attention. Sinon, c’est le moment ou jamais de démarrer une nouvelle vie pour vous et vos cheveux.